On peut dire sans grand risque de se tromper que Guillaume Soro veut faire passer la pilule de la rébellion de 2002. Un livre a été écrit pour justifier ‘’la noblesse et la justesse‘’ de son combat. Mais au Burkina Faso, 1000 bouquins souffrent encore de la poussière produite par la terre rouge dans des domiciles.
‘’« Pourquoi je suis devenu rebelle? » : la Côte d’Ivoire au bord du gouffre‘’.Ainsi s’intitule l'unique livre confession de l'actuel président de l’Assemblée nationale paru en avril 2005: « Ceux qu’on appelle les « rebelles » ivoiriens n’ont guère de visibilité dans les médias français. Tout juste sait-on qu’ils contrôlent le Nord du pays et que la force d’interposition s’est déployée entre eux et l’armée du président Gbagbo. Que veulent-ils au juste ? Qu’est-ce qui les a poussés à prendre les armes ? Ont-ils une issue à proposer à la crise ivoirienne ?». Mots de l'éditeur. Saint Soro, répond à ces questions dans son livre-entretien où il s’engage avec un courage émergent et jamais égalé. «Il évoque l’itinéraire qui a conduit un jeune et brillant étudiant ivoirien– il fut le secrétaire général de l’organisation des étudiants ivoiriens – à se retrouver chef d’une rébellion armée et à contrôler plus de la moitié du pays. Il raconte l’enchaînement des événements qui a conduit à la situation actuelle, précise comment il perçoit le rôle de la France, et esquisse quelques pistes pour sortir de la crise. N’évitant aucune question difficile, il décrit, sans langue de bois, les difficultés et les contestations auxquelles se heurte l’opposition ivoirienne, mais il évoque aussi l’amour profond qu’il a pour son pays, que défigure la xénophobie des partisans du président Gbagbo et qui est loin de toucher les seuls Français puisqu’elle fut l’une des origines majeures de la crise».Un livre personnel, signe de l'émergence d'une nouvelle race de dirigeants africains qui de part sa présentation devraient s’arracher comme de petits pains pour comprendre enfin la rébellion ivoirienne de 2002. Au lieu de cela, ce livre qui est tombé sous le coup de la censure en Côte d’Ivoire sous l’ère de l’intrépide Laurent Gbagbo, reste entreposé au Burkina Faso. Principalement à Bobo-Dioulasso et Ouagadou. C’est au total un stock de 5 millions F CFA à raison de 5 mille l'unité qui est entassé au pays des Hommes intègre ( ?). Plus des deux tiers se trouvent, aux secteurs 20 et 25, chez la famille Zebret à Bobo-Dioulasso. Des 1000 livres, le nombre vendu n’excède pas 50. Autant les récupérer pour en faire des cadeaux en Côte d’ Ivoire au lieu d’effectuer de nombreux déplacement avec l’argent du contribuable pour justifier des actes personnels commis quand il n’était pas aux affaires. Une question de bonne gouvernance tout simplement ! « Le mot rebelle, je l'assume pleinement (...) Je ne suis pas de ceux qui se renient", a déclaré M. Soro lors de son premier meeting à la gare routière de Sikensi, ville située à environ 70 km au Nord d'Abidjan (…) Au petit séminaire (institution pour jeunes garçons catholiques) on nous appris la justice, à être tolérant. Mais aussi, on nous appris à ne pas accepter l'injustice. Je n'ai pas voulu accepter l'injustice en Côte d'Ivoire », déclarait Saint Soro, le 10/5, lors de son premier meeting à la gare routière de Sikensi, ville située à environ 70 km au Nord d'Abidjan. Mais la rebellion dans les écrits en vue de faire une révolution du savoir qui permettrait de changer de mentalité ne serait-elle pas mieux indiquée ? Plutôt que la prise des armes ?
Le parcours ‘’surnaturel‘’ du ‘’Petit gros ‘’
Commençons par sa vie estudiantine. Soro alors secrétaire général de la Fesci est devenu l'homme de l'année en 1998 grâce à une distinction de Ivoir Soir. Grande sera la surprise des ivoiriens de le voir aux côté des militaires lors d'un Giga concert de remerciement au général Guéi, chef de la junte militaire, pour avoir fait un coup d'état contre Henri Konan Bédié. Son allié d'aujourd'hui. Un coup d’Etat qualifié de salutaire par Laurent Gbagbo qui se proclamait, dans le même temps, père de la démocratie. Plus tard il est colistier de la secrétaire générale du RDR, Henriette Dagri Diabaté, à Port-Bouët, aux élections législatives, boycottées par le Rdr. Apres cette période, omerta. En septembre 2002, il réapparait avec le titre de secrétaire général des Forces nouvelles (Fn). Membre du gouvernement de réconciliation nationale de février 2003 à mai 2004, puis d’août 2004 à décembre 2005, comme ministre de la Communication dans le gouvernement de Seydou Diarra. Le 28 décembre 2005, il est nommé ministre l'Etat chargé du Programme de la Reconstruction et de la Réinsertion dans le gouvernement de Charles Konan Banny. Puis Premier ministre du 29 mars 2007 à la crise post- électorale, il est reconduit par sa majesté Ouattara 1er au lendemain de la programmation des résultats que second tour par la Cei. Il rend sa démission le 8 mars 2012 pour se faire élire, quatre jours après, à l'unanimité, président de l'Assemblée nationale. De là à la Présidence, il n’y a qu’un pas.
F.T.