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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 16:26

 

« Autrefois, en
cas de menace grave, de guerre surtout, « pendant que les hommes manipulaient
le fusil » les femmes  Akan
pour  détourner le mauvais sort exécutaient
une danse que les baoulé appellent 
Adjanou, les Agni Momemé. Armées de vieux bâtons, des pillons simulant
des fusils, elles parcourraient le village 
d’un bout à l’autre scandant 
leurs  chants, martelant  le sol avec 
leurs armes. De nuit, c’était nue, le corps enduit  de kaolin, que  les femmes dansaient l’Adjanou. De jour, elles
portaient des pagnes blancs. Dans tous les cas les  hommes devaient se cacher »,
extrait de  ‘’La marche des femmes sur Grand-Bassam ‘’, Henriette 
Diabaté, Nei Ceda 2013. Eux, ils ne se sont pas cachés,  mais ont plutôt décidé de venir les cueillir,
dans leur paisible village, pour les envoyés vers une destination inconnue. Et
elles ne sont plus revenues jusqu’à présent. Elles, ce sont les danseuses
d’Adjanou, ressortissantes d’Assandré
et d’Assafou-N’zegouanou s/p de Sakassou.
Ces danseuses d’Adjanou  ont été
enlevées, le 02 décembre 2002.
Elles ont été mitraillées, exécutées froidement par (????) le 10 décembre 2002,
sur la route de Katiola. Leurs corps, parait –ils,  ont été jetés dans une fosse commune et
enterrés. Qu’est ce qu’on leur reproche au juste. Empêchaient-elles la
soldatesque, en son temps, rébellion armée de poursuivre leur
progression ? Avaient-elles des armes ? Apparemment non. Mais ce
qu’on leur reprochait plutôt c’est d’avoir dansé l’Adjanou pour conjurer le
mauvais sort qui s’abattait sur la Côte d’Ivoire, dans la nuit du 18 au 19
septembre 2002. Les fusils de ce pays ont tiré à  bout portant sur ces dames garantes de la
tradition. Et pourquoi ?  Le
pouvoir ? Cela ne valait pas la chandelle. Ce sang innocent des
grands-mères qui n’avaient que pour seul soucis de danser pour une paix, la
paix durable dans le pays sont allés à Eblôh, sans sépulture. Elles sont
mortes d’une mort ingrate, méchante et voulue par nos semblables. Si gouverneur
Laurent Pechoux  avait donné l’ordre de
tuer les danseuses d’Adjanou, en  février
1949, le PDCI-RDA n’existerait pas, les prisonniers de Grand-Bassam n’allaient
jamais être libérés et la Côte d’Ivoire n’allait jamais connaître sa pseudo
indépendance… que vous et moi voulez préserver. Le sang de ces braves dames
crie Justice, Justice, Justice.



F.TAKY



 



 



 



NB : Les victimes…



Kouame Affoue, née en 1936.
66 ans en 2002.



Yao Adjoua, née en 1938. 64
ans en 2002.



Yao Flondoh, née en 1930. 72
ans en 2002.



Yao Amoin, née en 1918. 84
ans en 2002. (Elle ne sortait plus de sa maison du
fait du poids de l’âge et des maladies)



Lossi N’zue jacqueline, née en 1925. 77 ans en 2002.



L’époux de l’une des victimes est mort, des suites des
blessures et tortures subies à Bouaké: Blon
Kra.

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